Le Chainon Manquant : un acte de foi en la culture
Edito
Dans un paysage culturel français en constante mutation, le festival du Chainon Manquant s’impose, année après année, comme un phare pour les artistes en devenir et les spectateur·trices en quête de nouveauté.
Pour sa 34e édition, cette manifestation emblématique du repérage artistique ne se contente pas de poursuivre son œuvre : elle affirme plus que jamais sa raison d’être.
Installé depuis près de 15 ans à Laval, en Mayenne, ce Festival a su se forger une identité forte, au croisement de la découverte, de la création et de la rencontre.
Mais cette édition ne ressemble pas aux autres. Elle s’inscrit dans un contexte troublé, fragilisé par le retrait incompréhensible de son principal soutien public : le Conseil régional des Pays de la Loire. Une décision brutale, lourde de conséquences, qui, inévitablement, fait vaciller notre édifice.
Loin de céder au découragement, le Chainon Manquant a choisi de faire front, porté par la solidarité de près de ses 400 adhérent·es, la fidélité de ses partenaires publics – Ville de Laval, Laval Agglomération, Département de la Mayenne, ministère de la Culture -, des sociétés civiles, grâce à l’engagement d’une équipe militante, de ses 270 bénévoles et des nombreux partenaires culturels locaux. Cette mobilisation collective est le reflet d’un attachement profond à une certaine idée de la culture : elle se veut vivante, partagée, accessible et indispensable à chacun·e.
Dans une époque où la tentation du repli menace le tissu artistique, où la création peine à trouver les moyens de son expression, le Chainon Manquant incarne une forme de résistance. Une volonté farouche de défendre les artistes, d’ouvrir des chemins, de proposer à voir et à développer l’esprit critique. Ce Festival, aujourd’hui plus que jamais, n’est pas qu’un événement. C’est un manifeste. Celui d’une culture qui refuse de se taire.
François Gabory
Président du Réseau Chainon